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Les Cryptonautes Anonymes
11 septembre 2005

Alexandre

J'ai vu récemment avec Ouroboros le très contesté "Alexandre" d'Oliver Stone, le célèbre réalisateur auteur de Platoon, The Doors, Tueurs Nés... (je connais quelqu'un sur ce blog qui à mon avis doit connnaître ce film...), oeuvre critiquée pour son casting (Colin Farell en blond... Pour une fois, peut-être aurait-il fallu un minet comme Di Caprio, cheveux longs, bref une beauté androgyne typiquement grecque ?). Au fur et à mesure que le film avançe, on le regarde moins comme un film historique que comme une métaphore surprenante, peu comprise par les critiques à mon sens : celle d'une rock star meurtrie (une mère fusionnelle, un père violent), gay, adepte des plaisirs artificiels. C'est un voyage initiatique vers l'Inde, et la perversion : la quête romantique d'exploration du monde se transforme peu à peu en une descente aux enfers dont nul ne ressortira indemne... Et Jared Leto, le héros de "Requiem for a dream", lieutenant blond de Tyler Durden dans Fight Club, est émouvant en Héphaiston (l'amant d'Alexandre) : c'est la première fois qu'on voit dans un block buster une histoire d'amour gay si touchante. Les images psychédéliques renforcent le coté baroque : la lumière utilisée sur la dernière bataille est rosâtre, comme pour donner une atmosphère sensuelle digne d'un spectacle. Les soldats du conquérant ne sont plus que ses fans, prêts à mourrir pour lui dans une ambiance bariolée... Ce n'est pas qu'un film à prétention historique, cela va bien au-delà. Il s'agit d'un oeuvre entière, avec quelques longueurs, et quelques maladresses au niveau de la reconstitution, à l'image du héros qu'elle traite : ambigue et torturée...
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