Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Cryptonautes Anonymes
10 octobre 2005

Othello

Il n'y a pas très longtemps Logansan évoquait le Hamlet de Kennet Brannagh (4h00 quand même!!!), cela m'a donné envie de revoir en DVD ce chef d'oeuvre, ainsi qu'Othello, la version avec Laurence Fishburne (!!! vous avez bien lu, Morpheus dans Matrix !!!). J'ai eu la chance de découvrir Shakespeare en Terminal lorsque je le lisais en V.O. durant mes cours d'anglais renforcé. Je n'ai vraiment pas la prétention de m'improviser expert en la matière, alors que de très grands écrivains ont passé leur vie à étudier le plus grand dramaturge anglais de tous les temps !, je constate juste qu'en vieillissant, j'apprécie de plus en plus la justesse de la description des personnages secondaires, qui sont essentiels : on affirme souvent que l'oeuvre de Shakespeare est géniale car universelle, mais je trouve qu'elle sonne vraie de part le réalisme des individus que l'on va retrouver. Je pense tout particlièrement à Iago, le "fidèle" lieutenant d' Othello, monument de noirceur : cet homme à la réputation irréprochable, va intriguer pour qu'Othello, jaloux, finisse par tuer, à tort, celle qu'il aime. Mais Iago finit par être tué lui aussi, dépassé par sa propre machination. Je crois qu'à travers Othello, Shakespeare voulait montrer toutes les variations de l'âme humaine, rejoignant Nietzsche lorsqu'il écrit que "l'homme est un loup pour l'homme". Iago, misérable parmis les misérables, va utiliser la faiblesse inhérente au héros (la jalousie) pour détruire un bonheur dont il sait pertinement qu'il ne pourra jamais appréhender, faute d'humanité. C'est le comble de la noirceur, puisque cet acte de destruction est motivé par le désespoir. L'âme de Iago est semblable à une pauvre coquille vide. Ce personnage renvoit à l'archétype du traître, de l'envieux. Dans Othello, le héros aime Desdemone d'un amour passionné, et Iago parvient à ses fins car au final la passion est destructrice. Moralité : la passion n'est pas l'amour. Car l'amour vrai prend le soin de grandir doucement, et repose sur des racines profondes: si les sentiments d'Othello avaient été plus sain, jamais il n'aurait douté de la fidélité de la femme de sa vie. Le héros aurait compris au fond que Iago était à dix mille lieux d'appréhender la profondeur de cet amour sincère. L'envieux va arracher les pétales d'une rose, alors qu'il ne comprend pas qu'elle repose sur des racines... C'est la conclusion de la moralité propre à Othello : les envieux, jaloux et autres personnages désespérés de ce bas-monde doivent être pris en pitié car au fond ils sont incapables d'aimer.othello_poster_image4002
Publicité
Commentaires
Publicité