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Les Cryptonautes Anonymes
7 février 2006

On nous aurait menti !

«On part en guerre, avec ou sans résolution de l'Onu» (source : Libération) C'est ce qu'aurait dit George W Bush à Tony Blair dès janvier 2003, selon une note secrète révélée dans un livre par le professeur de droit à l'University College of London, Philippe Sands. Un document qui confirme que le président américain était prêt à aller en guerre sans aucune preuve de la présence d'armes de destruction massive en Irak. Entretien. Philippe Sands est tout à la fois professeur de droit international à l'UCL, University College of London, et éminent avocat de l'un des plus prestigieux cabinets londonien, Matrix, auquel appartient également Cherie Booth, c'est à dire l'épouse de Tony Blair. Il vient de publier une réédition d'un livre paru l'an dernier – «Lawless World» (Un monde sans loi)– auquel il a rajouté deux chapitres concernant l'entrée en guerre de la Grande-Bretagne. Il y révèle deux notes secrètes , l'une signée par Jack Straw, le ministre des Affaires étrangères, l'autre qui est un mémo d'entretiens entre Tony Blair et Georges Bush, début janvier 2003. Ces deux pièces que Philippe Sands dit avoir lues sont un élément de plus, pour éclairer l'offensive irakienne. Et montrent que Les deux hommes étaient prêts à attaquer l'Irak dès janvier avec ou sans preuve d'armes de destruction massive. Toute la presse britannique s'en est emparée aujourd'hui. Libé : Qu'apportent de plus les deux documents que vous publiez dans votre livre, par rapport à ce que l'on soupçonnait déjà, c'est à dire le fait que les semaines qui ont précédé l'entrée en guerre, en mars 2003, n'ont été qu'un habillage diplomatique d'une décision déjà prise à Washington ? Sands : Ces pièces sont des preuves, qui permettent de comprendre comment la décision a été prise, et leur contenu n'est pas démenti par les services du Premier ministre. Il y a tout d'abord cette note privée adressée par Straw à Tony Blair où il indique qu'il craint de ne pas trouver ce qu'il appelle « the big smoking gun » (la prevue de la présence d'armes de destruction massive), et cet aspect de la note est important car, contrairement à ce qu'il disait publiquement, le ministre des Affaires étrangères britannique, début janvier 2003, ne pensait pas que l'Irak était en situation de rupture de ses engagements internationaux. (...) Le deuxième point, c'est qu'il relate à Blair une conversation qu'il a eue quatre jours plutôt avec Colin Powell. Et Colin Powell lui dit que « s'il n'y a pas suffisamment d'éléments pour une seconde résolution (du conseil de sécurité de l'ONU), il n'y aura également pas suffisamment d'éléments pour que les Etats-Unis s'engagent de façon unilatérale ». C'est la première confirmation que le Secrétaire d'Etat américain était contre l'engagement unilatéral américain. Le deuxième document est ultérieur. C'est un memorandum, rédigé par l'un des six conseillers de Georges Bush et de Tony Blair, sur une conversation qui a eu lieu le 31 janvier 2003 à la Maison Blanche entre les deux leaders. Ce n'est pas un verbatim, mais un résumé des échanges. Ce document confirme absolument, et sans ambiguité que la décision avait été prise par George Bush. Il dit précisément à Blair : on part en guerre, avec ou sans nouvelle résolution de l'ONU. Et il donne une date provisoire de démarrage de la campagne, c'est à dire le 10 mars 2003, qui devait être le début des bombardements. Quelle est la réaction du Premier ministre britannique ? Il ne dit rien. Au contraire, il répond qu'il est « solidement avec le Président et prêt à faire tout ce qui est nécessaire pour désarmer Saddam ». Il ne dit pas qu'il a besoin d'avis légaux, ni qu'il a besoin de l'avis du Parlement. Cela montre que pour lui aussi la décision est prise. Cela confirme que ce qui a suivi était de l'habillage. Le deuxième point très important de ce mémo, c'est qu'il confirme qu'ils n'avaient pas d'informations sur les armes de destructions massive leur permettant d'espérer trouver sur le terrain une preuve qui puisse être soumise au Conseil de Sécurité. Or que dit Blair à Bush ? Il lui explique qu'il souhaite obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, qui fonctionnerait comme une « insurance policy » : une police d'assurance si quelque chose se passait mal durant la campagne militaire. George Bush, toujours selon ce memo, répond que les Etats-Unis feront tout pour obtenir une seconde résolution, mais lui indique que de toute façon, avec ou sans résolution de l'ONU, l'action militaire suivrait. Ils n'ont pas de preuves et ils savent que les éléments en leur possession sont insuffisants. Libé : C'est dans ce contexte qu'intervient cette idée, qu'aurait eue Georges Bush, de conduire Saddam Hussein à la faute ? Sands : Absolument. George Bush dit au Premier ministre britannique avoir envisagé d'envoyer un U2, un avion militaire de reconnaissance, peint aux couleurs des Nations-unies. Si Saddam l'abattait, il aurait été en faute. Ce mémo montre qu'a aussi été évoquée entre les deux leaders l'hypothèse de l'assassinat de Saddam Hussein. C'est assez sidérant. Ce qu'il l'est encore plus, c'est qu'à aucun moment Tony Blair n'essaie de s'opposer. L'autre point stupéfiant, c'est que George Bush n'envisage absolument pas qu'une intervention militaire puisse dégénérer en guerre civile. Il n'anticipe pas. Là, non plus, Tony Blair ne rétorque pas, alors que dès 2002, ce risque a été évoqué devant la Chambre des Communes. Il n'insiste pas sur la nécessité , pour lui, d'obtenir l'avis de l'attorney general. A mon avis, c'est pitoyable et confirme la vision d'un Blair soumis au grand Monsieur Bush. Une fois de plus, si les faits sont avérés, cela confirme évidemment combien le gouvernement anglais a lourdement pesé dans la balance en ce qui concerne la guerre en Irak (il s'agissait quand même de l'allié le plus important des Etats-Unis). Après le mande de Tatcher dans les années 80, on peut dire que les citoyens anglais n'ont pas eu beaucoup de chance ces vingt dernières années avec leurs représentants politiques (politique sociale desastreuse, implication plus que louche dans les relations internationales)...
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Commentaires
P
... de juger la cloche de la brousse, mieux vaudrait proposer de nouvelles formes de développement !<br /> <br /> C'est en cours, sur la Toile !!<br /> <br /> Oliv'
B
on pouvait bien penser qu'il savait. Il ne peut être idiot à ce point là. Il doit bien avoir une lueur pour être arrivé là où il est.
S
...Ce n'est pas un scoop, c'est pire : une énième preuve à charge contre le président des Etats-Unis, pour le jour où il sera possible de juger Georges W. Bush pour ses crimes (plus de 30.000 civils tués en Irak, quand même). Ne riez pas, c'est bien plus plausible que vous ne le croyez...
P
C'est un scoop ça? En tout cas, aux Etats Unis, il est préférable de tuer des milliers de gens que de se faire faire une gâterie par la stagiaire.
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